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L'Antre des mots
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19 octobre 2011

Le cœur d’une autre de Tatiana de ROSNAY

le coeur d'une autre

Nous connaissons cette romancière à l’Antre des Mots, ces romans « Elle s’appelait Sarah » et « Moka » ont notamment fait l’objet de billets.
C’est avec plaisir que je me suis plongée dans un roman écrit en 1997 et qui vient d’être réédité : « Le cœur d’une autre ».
En résumé :
Bruce, 40 ans, divorcé, père d’un garçon, Mathieu âgé de 18 ans, blasé des femmes, mène une vie ennuyeuse. Il commence à connaître quelques soucis de santé pour couronner l’ensemble. Le diagnostic est sans appel : son cœur est malade et seule une greffe pourra lui assurer de vivre. Un appel nocturne déclenche le processus de transplantation. A sa sortie de l’hôpital, après avoir eu une pêche d’enfer, Bruce plonge rapidement dans la déprime. Son fils lui offre alors une période de convalescence en Italie, à Florence plus précisément, le berceau des grands peintres du Moyen Âge et de la Renaissance. De fil en aiguille, il va se découvrir une réelle passion pour la peinture. Outre le fait d’être passé de droitier à gaucher, à son retour de voyage de préférer les couleurs vives aux couleurs ternes, de devenir une parfaite maîtresse de maison, cette nouvelle passion l’interpelle. Il se lance à la recherche des origines de son donneur et là, c’est une nouvelle aventure qui commence sous la plume de la très grande romancière.
Mon avis :
J’ai beaucoup aimé ce roman.
Sur la forme bien sûr, l’écriture de Tatiana de Rosnay et sa capacité à nous immerger dans un univers particulier ponctué d’intrigues sont deux très grands atouts de cette romancière. A peine un premier secret dévoilé que d’autres sont encore à découvrir (impossible Mjo de tous les répertorier !!!).
Sur le fond de surcroît. Le sujet n’est pas banal, il s’agit de la conséquence d’une greffe sur la personnalité du malade. Tatiana de Rosnay ne se trompe pas, elle choisit le cœur, cet organe auquel on pense instinctivement lorsqu’il s’agit d’exprimer des sentiments. C’est bien sûr toute son identité qui peut voler en éclats, toute sa vie qui peut être remise en question… 
S‘agit-il d‘une fiction ? « Une greffe de cœur peut-elle changer la psychologie et le comportement d’une personne? » Le père de Tatiana de Rosnay, biologiste de formation, nous offre une préface pour nous donner quelques explications des échanges entretenus avec sa fille à ce sujet. Certes, la romancière imagine des personnages, un environnement, une intrigue, mais le fil conducteur de ce livre est bien une réalité. Les scientifiques admettent avec l’épigénétique que le comportement humain déclenche la production de molécules qui agissent de l’intérieur, en inhibant ou en activant certains gènes. La greffe du cœur, envisagée pour permettre la guérison du patient, pourrait bien revêtir un tout autre visage avec cette révélation, pour le meilleur et pour le pire…
C’est aussi l’envie irrépressible de « faire connaissance » avec le donneur qu’explore la romancière. Au travers du personnage principal, des stratagèmes dont il va user pour découvrir l’identité de son donneur, des périples qu’il va organiser pour suivre son parcours, des rencontres qu’il va susciter avec son environnement immédiat, le lecteur mesure le besoin d’en savoir plus et par voie de conséquence, le vide et la frustration immenses que le patient doit connaître dans « la vraie vie » lorsque la déontologie lui interdit d’accéder à ces informations au bénéfice de la protection de l’anonymat du donneur.  On peut facilement imaginer la souffrance endurée alors même que le malade recouvre la vie grâce à ce don d’organe, la vie mais à quel prix…
Les sujets sont graves mais abordés avec talent dans un environnement absolument magnifique. N’oublions pas que nous allons quitter Paris pour goûter aux saveurs italiennes, admirer les paysages de Toscane, déambuler dans les rues de Florence, être hébergé à la Pensione Docioli tenue par des anglais absolument charmants. Laissez vous porter, c’est un réel bonheur !
Et puis, enfin, il y a l’art de la peinture. Le personnage principal, totalement néophyte en la matière, va découvrir la peinture italienne. C’est avec l’œil d’un peintre aguerri, attentif à la palette des couleurs, qu’il va regarder les paysages italiens, les œuvres des Musées qu’il va visiter. La romancière va focaliser sur l’œuvre de Paolo Ucello du 15ème siècle, je n’ai pas résisté à la recherche de quelques uns des tableaux cités (le 1er : "Saint-Georges et le Dragon", le 2ème : "La bataille") :
Paollo Ucello_Saint Georges et le Dragon  Paollo Ucello_La Bataille
C’est un mémorable moment de lecture que je viens de vivre !
Annie
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Commentaires
C
Ce peintre existe donc, merci pour les tableaux.<br /> <br /> J'ai bien aimé ce livre, lu en quelques heures.
A
Il est à la BM donc je le lirai d'ici peu de temps.
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