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L'Antre des mots
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15 octobre 2011

Les souvenirs de David FOENKINOS

les souvenirs

Il y a quelques temps, je vous avais présenté le roman « La délicatesse » de David FOENKINOS, j’avais alors attiré votre attention sur la qualité de la plume de cet auteur qui nécessite, selon moi, d’être lu sans modération. 
J’avais promis de surveiller la sortie de ses nouveaux romans ! La rentrée littéraire de 2011 nous a offert le loisir de découvrir « Les souvenirs ».
Je vous en dit quelques mots :
Le narrateur a laissé mourir son grand-père, lentement, sans pouvoir lui exprimer son amour. Il s’en veut terriblement et décide de ne pas adopter la même position avec sa grand-mère. Elle qui, justement, en devenant veuve, sera contrainte de déménager pour aller s’installer dans une maison de retraite.
Le sujet est plombant, je vous l’accorde, mais c’est sans penser à la vigueur et la capacité de rebondir de cette grand-mère qui, avec son petit fils, va mener un périple absolument magnifique, riche de rencontres.
Les rencontres, il n’y a pas que la grand-mère qui va en faire évidemment. Le petit-fils qui travaille de nuit dans un hôtel et s’ennuie dans sa vie, qui écrit à ses heures perdues, va découvrir le sens de la vie et vivre un très grand amour.
David FOENKINOS décrit avec sensibilité et délicatesse la solitude, le deuil, la maladie, l‘amour… Les sentiments sont beaux et les mots justes.
Le microcosme familial du narrateur offre un panel restreint mais ô combien complexe, tous les protagonistes deviennent une opportunité de revisiter le passé, « les souvenirs » avec beaucoup d’humanité.
La construction de ce roman fait la part belle aux souvenirs, vous le comprenez bien. Et là, l’auteur a trouvé une forme tout à fait singulière pour les mettre en valeur : un chapitre sur deux ou trois relate le souvenir d’un personnage en lien avec le chapitre précédent. C’est ainsi que l’on découvre des souvenirs de membres de sa famille : son grand-père, sa grand-mère, son père … mais aussi d’hommes et de femmes célèbres : Patrick Modiano, Francis Scott Fitzgerald, Gaston Martinez, Serge Gainsbourg, Friedrich Nietzche, Claude Lelouch, Charlotte Salomon… de quoi donner au lecteur des temps de respiration.
C’est un roman engagé également sur le sort des séniors. Il dénonce notre société occidentale qui n’a aucune tradition ancestrale dans ce domaine et laisse mourir ses anciens dans l’isolement. Les mots deviennent crus, brutaux… pour montrer la froideur et l’anonymat de ceux qui nous quittent dans la plus grande indifférence.
Je ne devais vous en dire que quelques mots mais je me rends bien compte que je pourrai vous en faire tout un roman !
C’est le type de livre, particulièrement dense, émouvant sans pour autant faire couler de larme, dont on se souviendra très longtemps, assurément.
Il sera peut-être d’ailleurs lauréat du Prix Goncourt, qui sait ? David FOENKINOS apparaît dans le peloton de tête des hommes susceptibles d’être couronnés cette année…
Annie

 

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