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L'Antre des mots
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2 mai 2012

Brune – Nicole AVRIL

Brune

Dans ce roman Nicole AVRIL rend  un témoignage  vibrant du parcours de Flora Tristan, femme d'exception (1803-1840). Une vie courte,  certes, mais très dense pendant laquelle elle marquera les esprits, et pas des moindres,  André BRETON notamment  dit à son propos : « il n’est peut-être pas de destinée féminine qui, au firmament de l’esprit, laisse un sillage aussi long et aussi lumineux ».  De qui s’agit-il ?

C’est avant tout une femme de tempérament (une brune) qui s’embarque à l’âge de 30 ans pour le Pérou (Arequipa exactement) afin d’obtenir la reconnaissance de sa famille paternelle mais aussi la succession de son père. Elle est plutôt bien accueillie tant qu’elle ne cherche pas à faire valoir son héritage. Son oncle, exécuteur testamentaire et légataire universel du défunt renie ses droits car Brune est une « Bâtarde». En effet, le père de Flora, issu de cette noble famille péruvienne a commis l’imprudence de ne jamais épousé civilement sa mère et la négligence de ne pas reconnaître sa fille. Lorsque celui-ci décède en juin 1807, s’en suivent des difficultés financières pour la mère qui n’a pu donner à sa fille l’éducation qu’elle espérait.

Cette situation conduit Flora a épousé André Chazal, graveur, chez qui elle est employée comme coloriste. Celui-ci  se découvre sous son vrai jour : joueur, alcoolique et violent… Lorsque Flora le fuit elle est enceinte d’Alice, la future mère de Paul Gauguin.  Cet homme tentera même de porter atteinte à ses jours.

Quand Flora revient du Pérou, elle se rend à Londres à l’heure de la révolution industrielle et compare la pauvreté des ouvriers, leurs conditions de travail à celles des esclaves. Ceux du Pérou ont laissé sur elle une empreinte profonde alors que Simon Bolivar avait abolit l’esclavage 10 ans plus tôt.

Elle va se mettre à lire beaucoup et à écrire :

- En 1835, Nécessité de faire un bon accueil aux femmes étrangères,
- En 1837,  Pérégrinations d’une paria,
- En 1843, l’Union ouvrière dont elle assure la promotion par un tour de France...

Elle sera par ailleurs de tous les combats, l’abolition de la peine de mort, le droit des femmes à divorcer. Classée comme écrivaine sociale, elle a connu Proudhon, été en contact avec Fourier, Karl Marx la cite dans un ouvrage.

Considérée comme une des premières féministes elle écrira : « l’affranchissement des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. L’homme le plus opprimé peut opprimer un être, qui est sa femme. Elle est le prolétaire du prolétaire même ».

Brigitte.

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