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L'Antre des mots
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1 novembre 2011

Rouler de Christian Oster


« Comme dans « Un avenir », de Véronique Bizot, quelqu’un prend le volant, Jean, le narrateur, a un but : le Sud. Mais pas Lyon – ce sera Marseille en finale. On sait toutefois que chez Christian Oster, passé des Editions de Minuit à l’Olivier avec « Rouler », son 15e roman, ce n’est pas la destination qui compte mais le chemin et les détours, surtout les détours, qui y mènent » (Lucie Cauwe).


Première phrase : « J’ai pris le volant un jour d’été, à 13 h 30 ».


Le lecteur n’a plus qu’à s’installer à l’arrière du véhicule pour un voyage en zigzag et se laisser porter par la langue, d’un bois rare, de l’auteur qui nous parle d’un homme en fuite de quelque chose : On saura brièvement de quoi à la fin du roman. Les descriptions de l’espace sont minutieuses, les portraits des personnes qu’il va rencontrer de véritables points de broderie – et j’ai lu et relu, avec ravissement, que les rides d’une femme pouvaient être intéressantes. L’ambiance est souvent brumeuse, le personnage distant, « consomme du silence » car veut préserver sa liberté mais on le sent sympathique. Le séjour dans le château d’un copain de lycée (un personnage attachant mais que le narrateur écorche élégamment) est lardé de surprises inattendues : l’atmosphère, épaisse, rend parfois la respiration difficile, mais hop, une petite pirouette de style, d’une grande finesse et d’un humour absolu, nous décontracte tellement c’est drôle : « … il s’est mis à nager de la même brasse rêveuse que je l’avais vu pratiquer, la tête sortie de l’eau comme s’il cherchait déjà à se sécher les cheveux….. et il semblait également, la bouche trop ouverte, chercher un air qui logiquement ne lui manquait pas. ».
On vit l’errance de Jean qui veut « tout simplement me retrouver avec moi-même, dès lors que je ne m’arrête plus nulle part, désormais, et que je ne m’inflige plus mon poids à l’état de repos » au plus près car l’auteur ne parle rien d’autre que du temps, du vieillissement, et… de la mort.


Dernière phrase : « Dans un premier temps, je voulais juste entendre sa voix ».


La voix comme bouée de survie après le pire, c’est ainsi que je le ressens mais rien n’est sûr car aucune affirmation ne pointe dans ce petit roman qui est une véritable oasis !

mjo

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