Un avenir de Véronique BIZOT

Je vous livre le premier paragraphe de ce roman : 

« Le mercredi notre frère m’écrivit qu’il disparaissait pour un temps indéterminé, un bref courrier posté d’une gare que j’ai reçu le jeudi, dont j’ai aussitôt transmis copie aux autres, qu’ils n’aillent pas se lancer dans d’inutiles recherches, et j’ai ensuite parcouru sous la neige, le cerveau embrouillé par un rhume colossal, les trois cents kilomètres qui séparent mon domicile du sien afin de vérifier, comme il me le demandait en post-scriptum, que le robinet d’un lavabo du second étage, à propos duquel il conservait un doute, avait bien été purgé par lui avant son départ. »

Le narrateur, en entrant dans cette maison familiale, va retrouver tous ses souvenirs d’enfance. La neige va l’obliger à y demeurer pendant quelques jours, période pendant laquelle toute sa vie va défiler sous ses yeux.

Pour tout vous dire, j’avais envie de lire un roman court (nous savons bien que certains sont si denses qu’ils n’ont pas à rougir du modeste nombre de leurs pages devant les gros volumes…) mais là, que de frustration.

Ce roman commence de façon originale et sa première page est prometteuse. Malheureusement, les personnages sont trop nombreux, les vies des parents, de la fratrie, trop complexes. Toutes les bases étaient posées, j’en suis persuadée, pour faire un excellent roman de 500 pages au moins, mais en 104 pages, vous comprendrez que le challenge était beaucoup trop difficile à relever. La vie d’Odd, ce frère qui part pour une période indéterminée, à elle seule aurait pu être le sujet de ce livre…

Je suis d’autant plus déçue que la qualité de la plume de Véronique Bizot est remarquable. Les phrases, très longues, ponctuées de nombreuses virgules, exigent une lecture lente, rythmée, pour s’approprier chacun des détails, qualificatifs et autres précisions. 

Je commençais tout juste à m’imprégner de la psychologie de chacun des personnages lorsque j’ai parcouru des yeux la dernière page, dommage !

Annie

Comments

[Annie]

disait Emile FAGUET. Véronique BIZOT limite l'aide à un apport minimaliste, tu as raison, Mjo, de mettre cette qualité de l'auteure en valeur. Cette écrivaine en dit peu pour permettre au lecteur de laisser libre court à son imagination, sa réflexion, faire sa propre idée de la situation, des personnages et de leurs comportements, de leur psychologie... et je crois qu'elle le réussit avec brio car je me souviens très bien encore aujourd'hui des différents protagonistes du roman qui ont marqué ma mémoire. Elle pose beaucoup plus de questions qu'elle n'apporte de réponses. Pour ne pas rester sur sa faim, mieux vaut toutefois être prévenu(s) ! Maintenant, je saurais qu'en lisant un livre de Véronique BIZOT, je dois prévoir une disponibilité aussi grande que pour lire un roman volumineux !

[mjo]

Entendue à la radio, cette auteure donne vraiment envie de lire son livre, très épuré apparemment.
Elle fait en effet comprendre aussi que c'est ce qui n'est pas dit qui est important, comme c'est souvent le cas, si on y pense.