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L'Antre des mots
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5 août 2011

La Haine de la famille de Catherine CUSSET

cusset

Quand on sait qu'il s'agit là encore d'une "autofiction"  baptisée "roman", sans doute par une sorte de courtoisie de circonstance  envers les protagonistes, on se dit qu'avec un titre pareil cela risque de tourner au règlement de compte sanglant. Le titre est en réalité plus méchant que le contenu. Certes Catherine Cusset puise dans son entourage très proche la matière première de son livre, mais ses propos ne sont jamais inspirés par la haine. Dans ses deux premiers chapitres sobrement nommés "papa", "maman", elle dessine en toute transparence, à la manière d'un entomologiste, les portraits de Philippe et d'Elvire (C. Cusset a changé les prénoms). De cette "mise à nu" qui ne nous épargne pas grand chose des travers, faiblesses, obsessions... de chacun aussi bien psychologiques que physiques, les "victimes" s'en sortent plutôt bien grâce au regard de l'auteur qui porte en lui plus d'affection qu'il ne veut bien le laisser paraître. Le dernier chapitre sur la grand-mère maternelle est plein de tendresse.

C'est un livre drôle (on ose rire bien que sachant qu'on le fait aux dépens de personnages encore de chair et d'os au moment de la parution du livre), toujours bien écrit avec un sens du détail qui tue parfois et une sorte d'impudeur naturelle qui donne au texte une légèreté même lorsque le trait appuie un peu fort. C'est un livre parcouru d'une ligne tonique qui maintient jusqu'au bout l'intérêt pour des personnages somme toute attachants. On se dit quand même en le refermant que faire partie de l'entourage de Catherine Cusset comporte des risques ! ( Selon un article d'EPOK de février 2003, sa mère s'est sentie dépossédée mais finalement contente d'être devenue un personnage ; son père  s'est  senti très peu  concerné).

Nota : Catherine Cusset a poursuivi son immersion dans l'autofiction dans "Confession d'une radine" livre dans lequel elle épingle avec un malin plaisir  ses comportements de radine notoire. Le tableau, savoureux pour le lecteur, n'est pas flatteur pour l'auteur  mais elle se décrit  comme on fait un constat regrettable mais néanmoins objectif  "je suis comme ça"...

Annie du B.

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