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L'Antre des mots
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8 février 2011

Plein Soleil de Valérie CLO

Plein_soleil_de_Val_rie_CLO_Annie

babelio

 

Je vous livre le premier paragraphe de ce roman : « Pendant longtemps, mon père a été une tombe laquée noire qu’on m’emmenait de temps en temps visiter. Je n’ai de souvenirs de mon père que de sa tombe, des pleurs de mes grands-parents qui coulaient dessus et de mon absence de sentiment. On me disait, c’est ton père, va embrasser sa photo ».


Valérie CLO n’y va pas par quatre chemins. Dès les premières lignes, elle nous plonge dans un univers familial que cette petite fille d’un an, la narratrice, mettra de longues années à comprendre. Les premières années de sa vie sont marquées par cette absence, par les larmes qui coulent encore lorsque le nom de son père est cité, par la peine venant défigurer les visages lorsque le décès et l’avenir de cette petite fille sont évoqués. Elle aura grandit dans l’incompréhension la plus complète. 


Ce livre est un vrai chemin de croix. En remontant le temps et en réalisant le compte à rebours, elle essaie de retracer le destin de son père, son pays natal la Tunisie, son exil, son évolution de carrière, l’instant où tout à basculer. 


J’ai beaucoup aimé ce roman, court (141 pages) mais écrit avec un ton très juste et émouvant. Le regard de cette petite fille sur ce monde d’adultes avec toute sa naïveté et sa spontanéité est un vrai moment de fraîcheur. 


Et même si ce livre pourrait être analysé comme une thérapie à découvert du cheminement psychologique de cette petite fille devenue grande, il nous donne à penser sur la mémoire, les souvenirs, les traces du passé et leur appropriation.


Elle commence ce roman avec une citation de Marie Nimier : « Nombreux sont les écrivains qui ont vu mourir leur père alors qu’ils étaient des enfants. Cette perte prématurée serait-elle une petite machine à fabriquer alternativement, de l’écriture et du silence ? » Peut-être pensait-elle avoir une explication à donner à ses lecteurs… « Plein soleil » est son 4ème roman.


Dans tous les cas, l’exercice a été concluant si l’on en croit le dernier paragraphe : « Ces quelques mots pour te dire ça, je n’ai plus peur. Tu es mon père. Sur les photos, je te regarde avec douceur et une certaine fierté pour l’homme que tu étais. Tu es mon père. Tes portraits ne me font plus sursauter. Ils me sont devenus familiers. Je peux me tenir, droite, face à toi, sans défaillir. Je n’ai plus peur. J’ai enlevé le voile sombre sur ton histoire, et sur la mienne. Dessous, le soleil est immeuble, il brille de mille feux. »


Ce livre est une libération !

Merci à l'équipe de Babelio de l'avoir mis en valeur grâce à sa sélection.

Annie

 

 

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