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L'Antre des mots
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22 octobre 2008

Où on va, papa ? de Jean-Louis FOURNIER

" Un père d'enfant handicapé doit avoir une tête d'enterrement. Il doit porter sa croix, avec un masque de douleur. Pas question de mettre un nez rouge pour faire rire. Il n'a plus le droit de rire, ce serait du plus parfait mauvais goût. Quand il a deux enfants handicapés, c'est multiplié par deux, il doit avoir l'air deux fois plus malheureux."

ou_on_va_papa

Gérard Collard, le libraire déjanté, ne s'était pas trompé en disant que ce livre était un des livres majeurs de la rentrée 2008 !

L'auteur nous relate son histoire, celle d'un père de deux enfants handicapés, "ses deux petites mioches". Loin de tomber dans le pathétique et d'attirer la pitié du lecteur, l'auteur, à travers les brèves anecdotes qui constituent le bouquin, nous confessent les situations embarrassantes dans lesquelles ses deux garçons l'ont mis, de la réaction gênée de son entourage quant à la naissance des deux enfants et de ses pensées "monstrueuses" qui surgissent dans son esprit, ses regrets.

L'auteur bouscule les conventions et s'autorise à dire beaucoup de choses sur la relation qu'un père peut entretenir avec ses fils handicapés. L'ironie, l'humour noir et le cynisme ponctuent tout son roman. Il nous livre un témoignage fort, empreint de vérité et touchant. Le second degré est parfois de mise...

Quelques petites perles :

"Il y a ceux qui disent : "L'enfant handicapé est un cadeau du Ciel." Et ils ne le disent pas pour rire. Ce sont rarement des gens qui ont eu des enfants handicapés. Quand on reçoit ce cadeau, on a envie de dire au Ciel : Oh ! fallait pas..."

"Comme Cyrano de Bergerac qui choisissait de se moquer lui-même de son nez, je me moque moi-même de mes enfants. C'est mon privilège de père."

"La nature m'a donné le rôle-titre du père admirable. Est-ce que j'ai le phyique du rôle ? Est-ce que je vais être admirable ?"

"Quand on me demande dans la rue un don pour les enfants handicapés, je refuse. Je n'ose pas dire que j'ai deux enfants handicapés, on va croire que je blague. L'air dégagé et souriant, je m'offre le luxe de dire : "Les enfants handicapés, j'ai déjà donné.""

Caro

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Commentaires
E
Dans un interview J.L Fournier déclarait que le plus beau compliment que l'on puisse faire sur son livre serait de dire "j'ai ri et j'ai pleuré en même temps parce que mes gosses m'ont fait rire et pleurer aussi"<br /> J'avoue que j'ai ri et si je n'ai pas pleuré, j'ai souffert de la plaie profonde qui ronge cet Homme qui, par la magie des mots, tente de cicatriser sa blessure.<br /> <br /> Elise
M
Je viens d'apprendre que l'auteur vient de remporter le prix Femina. Vos commentaires confirment que ce livre est à découvrir absolument. J'ai hâte de le lire.<br /> mjo
A
merci Caro et Annie, j'avoue avoir eu quelques réticences sur le thème du livre.<br /> <br /> mais vos commentaires et le ton qui semble se dégager de ce livre me donne envie de le lire, ce que je vais faire le plus rapidement possible.
A
Et bien, je viens de terminer la lecture des anecdotes vécues par Jean-Louis Fournier aux côtés de ses 2 fils handicapés. Chapeau pour sa manière à lui de présenter les évènements de la vie, quel courage, quelle force pour pouvoir tout tourner ainsi à la dérision. Ce livre n'est pas triste mais nous fait parfois vibrer d'émotion. Je retiendrai personnellement cette anecdote : "Récemment, j'ai eu une grande émotion. Mathieu était plongé dans la lecture d'un livre. Je me suis approché, tout ému. Il tenait le livre à l'envers."<br /> Et celle-ci est tout à fait "gentille" si je peux m'exprimer ainsi.<br /> A la fin du livre, on culpabiliserait presque d'être normal et finirait par apprécier d'être comme les autres.<br /> Une vraie leçon de vie.<br /> Annie
A
Et bien, je viens de terminer la lecture des anecdotes vécues par Jean-Louis Fournier aux côtés de ses 2 fils handicapés. Chapeau pour sa manière à lui de présenter les évènements de la vie, quel courage, quelle force pour pouvoir tout tourner ainsi à la dérision. Ce livre n'est pas triste mais nous fait parfois vibrer d'émotion. Je retiendrai personnellement cette anecdote : "Récemment, j'ai eu une grande émotion. Mathieu était plongé dans la lecture d'un livre. Je me suis approché, tout ému. Il tenait le livre à l'envers."<br /> Et celle-ci est tout à fait "gentille" si je peux m'exprimer ainsi.<br /> A la fin du livre, on culpabiliserait presque d'être normal et finirait par apprécier d'être comme les autres.<br /> Une vraie leçon de vie.<br /> Annie
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