La vie est brève et le désir sans fin de Patrick LAPEYRE

Patrick Lapeyre met en scène deux hommes, Blériot , "toujours le dernier à comprendre ce qui se passe dans sa vie", marié à Sabine, brillante galériste, et Murphy, trader américain, tous deux amoureux de Nora, insaisissable et énigmatique. Patrick Lapeyre adopte le point de vue masculin en alternant les chapitres donnant la parole à l'un et à l'autre. Il ausculte avec subtilité le sentiment amoureux, ses souffrances, ses infidèlités et ses joies (rares !). Cette vision masculine est à la fois mélancolique et humaine. Il épluche le désarroi amoureux. Ses personnages sont torturés "entre l'angoisse de l'infidélité et la dépression de la fidélité" : Nora est partagée entre deux hommes et Blériot pris entre deux femmes ...

Patrick Lapeyre construit au fil des pages chacun de ses personnages, nous livrant ses émotions, ses angoisses et ses lâchetés et rend ainsi son oeuvre vivante et attachante. J'ai été touchée par son écriture singulière et épurée.

Prix Femina largement mérité !

Un grand Merci, chère lectrice avisée, pour ce beau cadeau littéraire !

Ingrid

Comments

[brigitte]

Ce que je préfère c’est le titre qui résume, me semble-t-il, si bien l’atmosphère de ce livre, l’insaisissable temps qui passe et avec lui son corollaire, l’angoisse de la mort ; cette dernière momentanément apaisée par le désir qui fait naître l’espoir, le rêve, et donne la pleine conscience et/ou l’illusion d’exister. Apparente dissonance cognitive entre la finitude de la vie et le désir sans fin. Où se réfugier si on ne peut le supporter ? La vie n’est-telle pas encore plus brève si on la comble d’un désir sans fin jusqu’à l’ultime désir de mort pour résoudre le conflit ?
Brigitte.