Rencontre avec Alice FERNEY
Depuis quelques temps, l’Antre des Mots annonçait la venue de Alice FERNEY à l’Université Catholique de l’Ouest. Le jour J est arrivé, et QUELLE MERVEILLE !
Cette femme née le 21 novembre 1961 (petit clin d’œil à Caro née, jour pour jour, 30 ans plus tard !), femme de lettres françaises, est très cultivée (son propos est étayé de maintes citations), pleine de talent, de fantaisie, drôle, répond aux questions avec humour, c’est un petit bonheur de l’écouter.
Les œuvres sont présentées les unes après les autres : « l’élégance des veuves », « la conversation amoureuse », « les autres », « le ventre de la fée », « grâce et dénuement », et enfin « paradis conjugal ». Ne cherchez pas à lui coller une étiquette dans le dos en référence aux livres qu’elle écrit et n’imaginez aucune ressemblance entre ses héroïnes et elle-même, je la cite « je pourrai écrire sur tout ». Son secret : sa curiosité, son besoin de disséquer les sentiments, les comportements pour répondre à toutes les questions qu’elle se pose. Une preuve : le succès de son livre « grâce et dénuement », elle, la petite fille élevée dans la bourgeoisie parisienne en devenant femme a réussi à écrire sur un monde totalement inconnu pour elle, celui des tsiganes. Elle est courageuse et tenace, elle ne désarme devant un sujet, elle se documente, lit tout ce qui a déjà pu être écrit, voit tout ce qui a déjà pu être filmé et écoute tout ce qui a déjà pu être dit, et le résultat est absolument époustouflant, bourré d’émotion, et devient un éloge à cette communauté en valorisant ses traditions, la place des femmes…
Grâce et Dénuement lui a valu le prix Culture et Bibliothèques pour tous. Dans un autre registre, « la conversation amoureuse » met des mots sur des regards, des silences, des ressentis, tout est appréhendé dans le moindre des détails sans jamais devenir ennuyeux.
Ses thèmes de prédilection sont la féminité, la différence des sexes, la maternité, le sentiment amoureux...
En parlant d’écriture d’ailleurs, la qualité de la sienne est indéniable, elle estime faire partie de ces écrivains d’avant 1970 qui recherchent le mot juste et apprécient de peaufiner le texte jusqu’à atteindre la perfection. C’est également une caractéristique de son œuvre qui offre un écrin de velours à la langue française. Alors, avoir 6/20 en français au BAC est loin d’être irréversible.
Souriante à souhait, elle semble très épanouie et croquer la vie à pleines dents, elle observe cette société, saisit par-ci par-là, une phrase, une image, une émotion, d’où elle puise son inspiration. Elle nous a confié qu'elle traverse actuellement une période particulièrement propice à l’écriture, son prochain roman devrait sortir en septembre prochain, elle nous a même livré en avant-première le titre de ce livre : « passé sous silence ». Quand elle s’installe à son bureau, elle entend ses personnages, c’est la magie de l’écriture !
Marie-Madeleine a trouvé le mot juste, je crois : elle est SUCCULENTE. Cette femme mérite d’être connue, c’est certain, elle est bourrée de talent, très intelligente, et tellement agréable à regarder et à entendre, BRAVO Madame FERNEY. Ecrivez, encore et toujours, pour notre plus grand bonheur.
Rendez-vous donc pour la prochaine rentrée littéraire !
Annie