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L'Antre des mots
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21 juin 2009

Au zénith de Duong Thu Huong

Au terme de sa vie un président d’un pays en guerre (on devine qu’il s’agit de Ho Chi Min), artisan d’une révolution communiste, s’interroge sur le sens de son action politique et sur les sacrifices qu’il a dû accepter dans sa vie familiale, abandonnant sa liberté, l’amour, la famille.

Sa jeune épouse fut assassinée, ses enfants confiés à des familles de substitution. Vivant reclus, assigné à résidence par le régime, il entreprend alors une introspection et laisse monter enfin les regrets, jusqu’à se laisser gagner par le  désespoir du vide laissé par cette absence de bonheur. Il était le  père de la nation. A ce titre, les membres du parti tout puissant, ne pouvaient lui accorder une vie familiale. Sa vie devait être consacrée au peuple.

Il pose un regard lucide sur la désillusion d’un idéal révolutionnaire dévoyé dont il fut le chef d’orchestre, et le héros. 

Parallèlement à ce récit, l’auteure nous fait partager la vie de trois personnages qui vont se juxtaposer et composer une histoire chorale d’une grande force narrative.

La vie de Vu, le fidèle ami du Président, qui a recueilli son fils. Ce dernier très lucide sur le fonctionnement du régime communiste complète l’analyse politique.

Puis nous partageons la vie d’un bûcheron veuf  qui décide de  partager sa maison avec une jeune femme beaucoup plus jeune que lui. L’importance des liens familiaux et de la place du patriarche accentue l’échec et le sentiment de vacuité de la vie personnelle du Président. 

Et enfin , le beau frère de la jeune épouse assassinée, qui ne survit que pour se venger de la souffrance insoutenable qu’il a affrontée en perdant toute sa famille.

Ces différents histoires nous permettront une nouvelle fois un voyage au cœur des traditions de ce Vietnam qui coule dans les veines de l’auteure et dans chaque description.

La rudesse des paysans des montagnes, le culte des morts et les traditions qui demeurent pour honorer les défunts. La vie des citadins, des militaires … de tout un peuple qui subit un régime qui devait supprimer les privilèges au nom d’un idéal, qui vit sous les diktats du parti unique.

Les descriptions sont à couper le souffle. On respire l’air saturé d’humidité, les nuages épais qui passent et rendent l’atmosphère ouatée, presque angoissante à certains moments tant les états d’âmes décrits sont forts et touchent à l’essence même du sens de la vie et de l’existence.

Ce livre est un d’une force incroyable, Duong Thu Huong excelle dans l’analyse psychologique de ses héros. Les tourments de l’âme et la rudesse des épreuves sont décrits sous forme de métaphores envoûtantes.

Ce livre est sans conteste le plus fort qu’elle ait écrit, il est aussi très politique. Elle est interdite de séjour dans son pays et lorsque l’on a la chance de la rencontrer, on mesure la force qui l’anime pour défendre la liberté qu’elle souhaite pour son pays. Il émane de sa personne une simplicité et un sens aigu de la vie que l’exil accentue. 

Anne

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