Le rapport de Brodeck de Philippe CLAUDEL
Ce roman sur la lâcheté des hommes en temps de guerre est un patchwork rugueux confectionné avec des carrés d'étoffes noires (l'histoire), cousu avec du fil d'or (l'écriture de l'auteur) et rafistolé aux quatre coins par des tissus colorés qui nous donnent la force de continuer la lecture du livre :
- un velours rouge pour l'amour que le narrateur, Brodeck, porte aux femmes de sa vie
- une soie chamarrée, parfumée à l'essence de rose pour l'Anderer, l'étranger raffiné, intelligent, riche et capteur d'âmes, écorchées à vif
- un coton bleu ciel pour les personnages qui ont la connaissance car la majorité des villageois du livre sont des êtres rustres, dominés par la peur
- un lin vert pour la Nature qui recèle tant de secrets, de beautés et de pouvoir
Ce livre est marquant et les lycéens lui ont décerné leur prix Goncourt, en 2007.
Je suis sans voix devant un si beau chef d'oeuvre, que l'on n'oublie pas, le livre aussitôt refermé.
mjo