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L'Antre des mots
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1 février 2010

Personne de Gwénaëlle AUBRY

Après la mort de son père Gwénaëlle Aubry trouve une caisse remplie de feuilles éparses au milieu desquelles elle découvre  un manuscrit intitulé "le mouton mélancolique", "un spectre à déranger" et en dessous "à romancer". Ce manuscrit est  un ensemble de fragments écrits par son père à différents moments de sa vie. Elle s'empare de ces textes et s'emploie à leur donner une place dans un "roman" consacré à son père, ce père si dérangeant, si différent, si singulier.

Le livre se présente sous la forme d'un abécédaire : A comme Antonin Artaud....... Z comme Zélig. Chaque lettre est une évocation d'un des multiples aspects de la vie de son père, fin juriste de son état, professeur à la Sorbonne, spécialiste de la décentralisation qui à certains moments de son existence se "décentre" de lui-même pour basculer dans un état diagnostiqué de "névrose maniaco-dépressive. C'est un autre homme alors qui se révèle, sans repères, absent à lui-même et aux autres, habité par une sorte de double qui l'entraîne de plus en plus loin dans un monde aux frontières de la folie.

C'est un très beau texte, sensible, touchant, douloureux aussi qui dit toute la difficulté pour Gwénaëlle Aubry d'accompagner ce père  dans ses égarements mais qui dit en même toute l'affection qu'elle lui porte. Son regard est plein de tendresse pour cet homme "hors norme" et ce livre est bel un hommage qu'elle lui rend.

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Commentaires
E
J’ai eu un peu de mal avec l’écriture de Gwénaëlle Aubry, auteure que je ne connaissais pas. Les phrases sont longues et peu ponctuées. Cependant, elle exprime fort bien l’intensité de sa relation avec ce père difficile à saisir mais pour qui, seule la famille pouvait lui procurer un peu de bien-être. « Je n’ai connu de bonheur permanent que celui qui vient de l’existence de mes enfants, tout le reste me semble précaire, fragile, menacé. » « Un homme tu sais n’a pas peur d’avoir des enfants il a peur de les perdre » J’ai été touchée quand elle dit « Je lui ai demandé pardon, du fond du cœur pardon, pardon une dernière fois d’avoir porté sa peine au lieu de l’alléger, d’en avoir souffert plutôt que de l’aimer, pardon d’avoir tant cherché à me consoler de lui» <br /> Mais peut-on accompagner un être cher aussi incohérent, sans interrogations ni regrets ?
A
Quel livre, j'ai été absolument bouleversée de voir le parcours de cette femme accompagnant son père, maniacho-dépressif, habité par mille et un autres personnages. Sans être dans le pathos, elle décrit parfaitement ce que peut être le quotidien de l’entourage d’un malade, sans cesse perturbé par de nouveaux faits et gestes totalement incompréhensibles par le commun des mortels, qui plus est, de la part d’un intellectuel reconnu. Derrière cette façade de jeune femme impassible, vivant les évènements les uns après les autres avec beaucoup de lucidité, se dévoilent ses fragilités, ses doutes et ses peurs, et les traces indélébiles que laissera ce passé à tout jamais. Elle nous découvre l’intimité de la relation avec son père et présente la complexité de la situation avec l’insertion, dans son discours, de bribes écrites par son père et qui dévoilent la conscience qu’il avait d’être totalement incapable de vivre dans ce monde. Ces 9 mois de répit avant de mourir lui auront permis d’exprimer ses angoisses, son mal-être et ses souffrances, qui trouvent un écho tout particulier sous la plume de sa fille.
M
J'ai également bien aimé ce livre abécédaire écrit par cette auteure pour qui la relation avec son père a été compliquée. Le texte est agréable et bien construit. Encore un livre sur les relations parents/enfants qui alimentent depuis quelques années la littérature contemporaine...
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