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L'Antre des mots
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26 décembre 2012

Stoner de John Williams



Anna Gavalda a eu vent de ce roman, écrit en 1965, en lisant le journal  « The Guardian ». L’auteur irlandais de « Zoli », Colum Mc Cann disait dans une interview offrir à ses amis écrivains un livre oublié : « Stoner ».


Intriguée et curieuse de savoir quel était donc ce roman offert à des écrivains, lecteurs exigeants, A.Gavalda le lit et a ressenti une forte émotion. Elle eut envie de l’offrir à sa sœur, mais le livre n’existait pas en langue française. Elle eut la brillante idée de traduire elle-même ce roman.


William Stoner est né dans le Missouri dans un milieu paysan très pauvre. Ses parents l’envoient étudier l’agronomie à l’Université dans l’espoir qu’il revienne avec des nouvelles méthodes pour améliorer leur terre appauvrie qui les fait redoubler d’efforts pour trois fois rien.


Etudiant assidu, corvéable à merci chez ses cousins paysans, matin et soir, pour couvrir ses frais d’hébergement et de nourriture, W.Stoner ne se posait aucune question existentielle. Il travaillait.


Le jour où il assista par hasard à un cours de littérature sur Shakespeare, sa vie bascule. Une énergie intime inattendue lui fait avouer à ses parents qu’il ne prendra pas la suite de la ferme. Il deviendra professeur de lettres après des études approfondies dans ce domaine.


Il épousera une jolie fille de la ville, Edith, une tête à claques, superficielle, sournoise, égoïste. Bourgeoise gâtée, son éducation repoussera toujours les mains calleuses de son époux. Elle lui rendra la vie difficile et lui arrachera son trésor le plus précieux, leur fille, en toute légitimité.


Stoner n’a jamais imaginé divorcer, ce n’était pas dans l’air du temps, fin 19e et début 20e siècle.


Il vivra une profonde histoire d’amour avec une de ses étudiantes qui lui fera prendre conscience de l’homme qu’il est en réalité. Cet adultère fit grand bruit et Katherin fut vite écartée de l’Université.

Stoner touche le fond, âgé de 43 ans.


Que lui restait-il pour remonter à la surface ?


Le roman déploie alors une force contagieuse et nous fait ressentir des sensations physiques puisées dans le travail intellectuel où ce professeur se noiera pour ne pas démissionner de sa vie et ne pas mouliner dans le vide. Il s’abîmera dans les œuvres et ses étudiants savaient que chez lui « S.O.S » se traduisait par « Shakespeare Ô Shakespeare ».


Il buvait aussi le silence dans son bureau à l’Université devenu un groupe électrogène extérieur à sa maison où il y dérangeait en permanence son épouse.


L’histoire de cet homme qui passe 40 ans de sa vie dans le milieu universitaire, avec son lot de trahisons, de jalousie, de mesquineries mais aussi de bonheur à transmettre un savoir, m’a possédée tout le temps de la lecture, signe pour moi d’un grand roman.

A la question : Stoner n’est pas un héros "facile", il est austère, sévère, résigné, pas très causant. Qu’est-ce qui vous a donc fait craquer chez lui ?
Anna Gavalda répond : Sa droiture, son intelligence, sa finesse, sa tendresse. Je n'ai pas craqué pour lui, je suis tombé amoureuse de lui.


Moi aussi, je suis tombée amoureuse de Stoner.


Ne passez pas à côté de cette lecture qu' A. Gavalda a voulu partager avec nous et qu’il faut remercier.

mjo




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Commentaires
N
J'ai l'impression d'être le seul de la blogosphère à ne pas avoir aimé ce roman: l'histoire est banale, le personnage aussi, sa première histoire d'amour m'a mis mal à l'aise, le contexte historique est à peine évoqué, et il n'est au final presque jamais question des livres et de la lecture: qu'apporte la lecture au personnage? On ne le sait pas. Bref, je n'avais vraiment pas accroché à ce roman.
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