Le héron de Guernica – Antoine Choplin

Il est difficile de s’exprimer sur ce petit roman tellement on craint de commettre  un impair. Comment faire un billet sans trahir la beauté, la délicatesse de cette écriture au cœur d’une histoire qui touche la sensibilité même de notre âme ? Je comprends Marie-Jo la difficulté dont tu m’ as fait part à exprimer l’indicible. Qui le pourrait ? Antoine Choplin assurément qui, à travers le récit de Basilio, jeune peintre autodidacte à Guernica, nous dit  comment l’art permet de survivre et survit à ce que l’homme fait de plus atroce, à savoir la guerre.  

Basilio donc, peint des hérons cendrés,  plus particulièrement l’un d’entre eux destiné à sa bien- aimée. Il fait cela, alors même que la petite ville de Guernica est en pleine effervescence sous les bombes qui vont la détruire.  Avec patience le jeune peintre observe le moment où la lumière lui permettra de faire son plus beau tableau. C’est un souffle de vie qu’il insuffle dans tout ce désordre. C’est très probablement cela aussi qui le sauve du désarroi dans lequel il tombe quand il est touché vivement par la mort d’un être cher. Il marche alors au dessus du vide sur un mur étroit, tel un funambule, assuré que si la vie ne tient qu’à un fil, elle est encore là.

Le silence qui s'installe au moment où les deux peintres contemplent le tableau de Guernica illumine la fin de ce roman. L’un était présent au moment du drame, l’autre pas. Ils sont toutefois tous les deux capables d’en témoigner avec art.

Merci Marie-Jo. Je ne vais certainement pas manquer son dernier roman « la nuit tombée ».

Brigitte.

Comments

[mjo]

Un vrai plaisir de te lire, Brigitte ! Et tu as toute mon admiration d'avoir traduit avec tes mots, justes, la beauté de ce roman, ce dont j'étais incapable.