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L'Antre des mots
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14 octobre 2012

Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson

Sylvain Tesson avait un projet depuis 7 ans : s’installer pour 6 mois dans une cabane au bord du lac Baïkal en Sibérie.

Sa motivation : tenter d’être heureux.

En Février 2010, il franchit le pas.

Il passe au supermarché d’Irkoutsk , remplit 6 caddies de pâtes et de Tabasco, 15 sortes de ketchup, bref l’alimentation qui va se conserver.

Il emporte également avec lui beaucoup de vodka, des cigares et une multitudes de livres.

«  Je vais enfin savoir si j’ai une vie intérieure »

« quand on se méfie de sa vie intérieure il faut emporter de bons livres, on pourra toujours remplir son propre vide » Malevitch

Les conditions sur place sont très dures:le village le plus proche est à 5 jours de marche, il est seul au milieu d’une nature démesurée  par une température de -30°.

Parfois il met plus de 20 minutes pour s’habiller afin de ne pas exposer à l’air libre le moindre cm de peau.

Sa cabane de 3m/3 « meublée » d’une table et d’un poêle est un poste d’observation idéal pour contempler la nature.

Son quotidien : il coupe du bois pour se chauffer, pêche pour dîner (après avoir cassé la glace) il.carbure à la vodka , lit beaucoup  ET il regarde les jours passer…

Le lecteur reste 6 mois aux côtés de Sylvain Tesson grâce à son carnet de bord auquel il tient pour lutter contre l’oubli et qui, dit-il l’oblige «  à mieux écouter.. à penser plus fort..à regarder plus intensément. »

Sylvain Tesson tient l'attention du lecteur par ses réflexions, ses états d'âme.

Lui qui a beaucoup crapahuté et fait le tour du monde à vélo vante les bienfaits de l’immobilité.

« L’immobilité m’a apporté ce que le voyage ne me procurait plus: la paix»

Il fait l’éloge du silence, de la liberté, qu’il enrichit de citations et de métaphores.

Il  décrit l’ermite de belle façon.

Pour l’auteur  être maître de son temps est un luxe suprême : observer la nature, passer des heures à contempler les mésanges.

Il savoure la solitude même s’il apprécie quelques visites de gardes forestiers.

« Ils ont des gueules à dépecer le Tchétchène et ils partagent délicatement leur biscotte avec la mésange »

Sylvain Tesson  a vécu une expérience riche, intense mais pas toujours facile.

« Selon mon humeur, mon abri est un œuf, un utérus, un cercueil ou un vaisseau de bois »

A la fin de son aventure Sylvain Tesson est convaincu que la nature suffit au bonheur.

Et il s’interroge sur le bonheur des générations futures qui manqueront certainement de ces choses si précieuses que sont le silence, la solitude et l’espace .

De quoi méditer…

J’ai passé un bon moment avec ce livre  à la fois poétique , philosophique, plein d’humour  qui a obtenu le Prix Médicis essai 2011. 

 Elise

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Commentaires
M
L'auteur mêle densité philosophique et poésie, à moins 30 ° : un vrai régal.<br /> <br /> Merci Elise !
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