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L'Antre des mots
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16 novembre 2011

We need to talk about Kevin

we need to talk about kevin

Thriller dramatique britannico-américain co-écrit et réalisé par Lynne Ramsay.

Prix du meilleur film du Festival de Londres 2011
Avec Tilda Swinton, John C. Reilly, Ezra Miller

Synopsis :

Eva a mis sa vie professionnelle et ses ambitions personnelles entre parenthèses pour donner naissance à Kevin. La communication entre mère et fils s’avère d’emblée très compliquée. A l’aube de ses 16 ans, il commet l’irréparable. Eva s’interroge alors sur sa responsabilité. En se remémorant les étapes de sa vie avant et avec Kevin, elle tente de comprendre ce qu’elle aurait pu ou peut-être dû faire.

Mon avis :

J'ai vu ce film depuis quelques semaines déjà et pourtant les images me reviennent inlassablement. Je ne peux pas passer à côté d'un billet sur l'Antre des Mots !
Ce film est troublant par :
- les questions qu’il pose : cette femme a-t-elle donné naissance à un sociopathe ? L’est-il devenu à côtoyer sa famille ? Cette mère est-elle responsable de la haine que lui voue son fils ? Peut-elle passer sa vie à assumer la responsabilité des actes de son fils ? Jusqu’où une mère peut-elle aller dans l’acceptation de l’insoutenable ? Et bien d’autres encore…
- la posture des deux personnages principaux : cette mère avec ce visage hiératique, anguleux, ce corps longiligne, sec ; ce fils avec le regard noir, plein de haine, le sourire diabolique et la remarque caustique,
- le rôle du père aussi,
- la relation mère/fils, glaciale, basée sur un rapport de force incessant,
- l’environnement familial avec l’absence de communication dans une maison épurée où la chaleur humaine est totalement absente,
- les relations avec les autres : froides, distantes,
- l’omniprésence de la couleur rouge (le jus et la purée de tomates dans lesquels les foules des ferias se roulent, la peinture jetée sur la façade de la maison et la voiture, le sang qui finira par couler),
- le montage du film avec ses flashbacks incessants qui nous mènent lentement mais sûrement vers l’irréparable, tout simplement indéfinissable.

Quand on est une mère, on ne peut imaginer un tel cauchemar. 

Ce n’est qu’un film me direz-vous, certes, mais il nous rappelle quelques actes commis, de sang froid, dans le monde ces dernières années et ne peut pas nous laisser indifférente. 

Annie
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Commentaires
A
Je n'ai pas lu le livre mais je veux bien croire que le malaise se ressent à la lecture de la prose, alors imagine en images...
A
As-tu lu le livre ?<br /> J'ai lu le livre et j'ai bien envie de voir le film.<br /> J'avais beaucoup aimé mais il m'avait laissé une impression de malaise.
A
Je suis d'accord avec toi Annie pour dire que ce film laisse une impression durable et très forte... et qu'il pose de nombreuses questions sur les relations à l'intérieur de la famille. Personnellement je doute que Kevin n'éprouve que de la haine pour sa mère... la relation qu'il entretient avec elle, faite de continuelles mises à l'épreuve, est assez ambiguë : faite de haine exprimée et d'amour impossible à dire (ou du moins d'estime). N'épargne-t-il pas sa mère alors qu'il n'épargne pas son père pour lequel il n'éprouve que mépris pour sa faiblesse, sa veulerie, son incapacité à jouer son rôle de père. Kevin sait que sa mère par contre le voit tel qu'il est et elle n'hésite pas en certaines circonstances à le renvoyer à ses actes nocifs... à marquer sa désapprobation. Parce qu'elle a cette force que le père n'a pas, il lui "accorde" le droit de vivre. Le personnage de la mère est poignant : son combat est épuisant mais elle le mène avec courage jusqu'au bout, prête à accueillir Kevin après son temps "d'expiation". Un Kevin qui semble prêt à s'abandonner dans les bras de sa mère.
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