Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'Antre des mots
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 144 994
8 octobre 2011

Le crime de Martiya Van der Leun – Mischa Berlinski

crime_de_Martiya

C’est  au nord de la Thaïlande  avec ses odeurs, ses couleurs, la vie trépidante des villes,  la jungle inviolée des montagnes,  que nous conduit l’auteur de ce roman.  Mischa,  journaliste  va enquêter, se passionner pour l’histoire de Martiya, anthropologue décédée dans une prison thaïlandaise après avoir assassiné un missionnaire David Walker.

Il va donc tout d’abord aller à la rencontre du clan « Walker », famille de missionnaires depuis trois générations, parents de la victime. Nous découvrons alors la vie de ces prophètes qui apportent avec une forte conviction la bonne nouvelle qui libérera les habitants et singulièrement « les Dyalos » de l’esclavage de leurs croyances, rites et coutumes ancestrales. La vie de ce groupe acharné à transmettre la bonne parole, ses rouages sont mis à jour.

Puis nous entrons dans la vie de Martiya et sa passion dévorante pour l’anthropologie de terrain. Elle vit donc au sein d’une tribu « les dyalo » où elle mène une étude qui l’absorbe entièrement. Même si cette peuplade n’existe pas en réalité, l’auteur  nous précise à propos des sources :

« Ce roman a débuté non comme une fiction mais comme l’histoire de la conversion de l’ethnie Lisu établie au nord de la Thaïlande, au christianisme ».

On constate par ailleurs que sa description de la culture du riz est basée elle aussi sur des sources très sérieuses, que la référence au célèbre anthropologue Bronislaw Malinowski qui « usa cinq années de son existence dans des îles perdues de Nouvelle-Guinée, pour tenter de comprendre un mystérieux système d’échanges de bracelets et de colliers de coquillages » n’est pas fortuite.

Tout cela est donc non seulement crédible mais permet de dévoiler, de mieux  comprendre l’influence de l’animisme  encore en vigueur dans ce pays.

Ce roman soulève plus de questions qu’il apporte de réponses. Qu’apporte la conversion à ces tribus ? Pourquoi substituer une croyance à une autre ? De quel droit ?  Jusqu’où peut aller un anthropologue de terrain dans ses études ? Etc.  

 Un roman qui pique la curiosité du lecteur, l’entraîne dans un voyage initiatique captivant.

Brigitte.

Publicité
Commentaires
L'Antre des mots
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité