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L'Antre des mots
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9 juin 2011

Saison de Lumière – Francesca Kay

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Dès l’enfance, l’instinct de Jennet Malow la pousse vers le dessin, elle scrute les êtres et les choses et donne à la réalité ses couleurs, sa clarté et ses contrastes, le filtre de ses émotions. Mariée à un jeune peintre talentueux Jennet  grandit à ses côtés, se révèle dans son ombre parfois pesante, souvent vacillante. David Heaton est doué, fantasque, charismatique, mais il est malade, d’alcool et d’orgueil. Et Jennet est en train de devenir une artiste, déclenchant la spirale destructrice de jalousie qui peu à peu rongera sa relation avec David.

De l’Espagne des années 1950 au fog londonien leurs vies s’effondrent, s’épanouissent, se croisent et se décroisent, transportées par la passion et le pouvoir de la création. Histoire d’art et d’amour, Saison de lumière est un premier roman, qui parvient à mêler les formes d’expression, unissant, par la magie de ses correspondances poétiques, l’artiste et l’écrivain dans le même souffle créateur.

Mon avis

 Jennet  ne correspond pas au schéma classique d’une peintre que la passion dévore mais plutôt à celui d’une femme assumant  la charge de sa famille, ses enfants en particulier, son mari  célèbre sur lequel elle ne peut compter.  

J’ai bien aimé ce personnage, sans exubérance,  pour qui la peinture fait partie intégrante de sa personnalité sans en être esclave. Elle peut vivre sans s’y adonner, si les conditions ne sont pas requises. Sa vie intérieure se nourrit alors de la beauté d’une nature généreuse qu’elle restituera le moment venu. Elle prend la vie comme elle vient avec philosophie et pudeur. L’absence de pathos met en relief l’intégrité de Jennet.  L’écriture tel le un trait de calame pur et vivant révèle la dimension émotionnelle du roman. Plus de discours mais un petit extrait suffira peut-être à vous séduire :

« Puis la mer devient siliceuse, l’écume explosait vers le ciel en arcs mousseux, lâchant ses volutes blanches sous la surface. Ensuite, encore quinze jours de ciel clair sur l’eau bleu outremer, les champs sur les falaises devenus d’or. La palette infinie des verts, des gris, des bleus, les enfants épanouis dans la luminosité de l’air pur. Les cheveux de Ben délavés par le soleil et couleur de lin, la pâleur de Vanessa entachées de miel, Sarah ronde, brune, pleine d’entrain, un délice pour les baisers, ces enfants, leur peau douce comme la soie rendue plus lisse encore par l’eau de mer. Est-ce quelque perception atavique qui rend si charmant le spectacle d’un enfant qui nage ? Leur ravissement dans les rouleaux, leur goût de pierre à sel, leurs cheveux fins devenus queues de rats dans l’eau –autant de choses dont Jennet raffolait, et les longues journées paresseuses, les soirées jamais routinières, les repas interminables à la lueur des chandelles, le lustre des coquilles de moules, les nuances délicates des pinces de crabe, l’iridescence flamboyante des maquereaux frais. »

Brigitte.

 

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