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L'Antre des mots
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7 avril 2011

Washington square d'Henry JAMES

 washington_square

 

Le docteur Sloper jouissant d’une belle assurance due à une notoriété bien établie se retrouve veuf une semaine après la naissance de sa fille Catherine.

 

Au 10e anniversaire de celle-ci, il accueille dans sa vaste demeure une de ses deux sœurs Lavinia (l’imprévisible Mrs Penniman ) la chargeant de l’éducation de sa nièce, éducation consistant à en faire « une jeune fille intelligente ».

 

Catherine est une enfant calme, pensive, peu expressive et devient une  jeune fille sans grâce particulière. Son père déçu qu’elle n’ait pas hérité des nombreuses qualités de sa mère, femme brillante, belle, élégante, développe vis-à-vis de sa fille des sentiments  d’une froideur à peine voilée que Catherine, emplie d’affection pour son père, ne perçoit pas, ou feint de ne pas voir.

 

Bien que peu pourvue de qualités esthétiques et intellectuelles Catherine a un cœur pur qui s’enflamme pour un beau jeune homme désargenté et vénal qui aimerait bien, par le mariage,  asseoir son avenir sur la confortable dot de la jeune fille. Le docteur Sloper ayant vite jugé les démarches intéressées  de ce prétendant, menace de déshériter sa fille si elle persiste à le voir.

S’ensuit un jeu cruel entre Catherine et son père ; jeu orchestré, on s’en doute, par le père qui  y prend un réel plaisir, confirmant en cela le peu d’estime qu’il ressent pour sa fille.

 

Catherine qui craint mais aime profondément son père subit sa sévérité, frisant parfois la  perversité, dans un silence proche du désespoir mais n’en laisse rien voir. Le beau jeune homme s’éloigne car  les promesses de mariage en s’éternisant s’amenuisent.

 

Il y a beaucoup de cruauté dans ce livre, finement distillée. L’intrigue est sans réel rebondissement, mais ce qui tient le fil de la  lecture, c’est la pertinence de l’analyse psychologique, des attitudes, des sentiments qui se cachent dans l’intimité de chacun et se dévoilent dans des dialogues toujours très policés mais pouvant contenir leur dose de poison lorsqu’il s’agit du père.. C’est tout l’art d’Henry James qui dans un style d’une grande élégance rend compte des   états d’âme des uns et des autres avec une grande habileté.

 

Annie du B

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