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L'Antre des mots
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28 mars 2011

Sébastien de Jean-Pierre SPILMONT

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Résumé :


Sébastien Lefrançois est un jeune garçon de 7 ans, il a une sœur, Katia, 11 ans, ces parents tiennent un magasin de matériel de ski à la station des Mourcets. « Avec le travail, ils n’ont pas beaucoup de temps pour s’occuper de leur fils », alors Sébastien passe ses samedis et dimanches et presque toutes les vacances scolaires chez ses grands-parents à Bar-les-Rives.


Et puis, Sébastien est un peu particulier, il est différent, « il est dans son monde ». La Directrice de l’école primaire a alerté les parents de Sébastien, a proposé un rendez-vous avec un psychologue scolaire, et puis, de fil en aiguille, les professionnels ont proposé que Sébastien soit accueilli par un centre pour enfants « qui ne fonctionnent pas bien à l’école ».


C’est ainsi qu’il va passer une partie de son enfance à l’Institut Médical « les Etangs », « une maison pour les fous » comme dit sa sœur. Cet Institut, il est adapté pour Sébastien, ses parents en sont convaincus, par ailleurs, « il est proche du lieu de domicile des grands-parents, alors, ça sera plus facile pour tout le monde. »


Mon avis :


Le sujet est grave, il s’agit de ces enfants qui ne sont pas forcément « comme les autres » et à qui leur sont imposées des solutions qu’ils ne comprennent pas toujours et qui peuvent les déstabiliser encore plus. L’auteur prend ici le parti de contrebalancer ce placement dans cet établissement par une relation humaine riche entretenue avec ses grands-parents, ce qui adoucit un peu le destin de ce jeune garçon.


La narration à la première personne du singulier renforce encore le côté dramatique de la situation. Tous les évènements sont vécus en direct et ressentis par François lui-même, ce qui accentue encore le malaise.


C’est aussi un parcours initiatique d’un jeune garçon qui va découvrir le regard des autres, les commémorations des anciens combattants et l’histoire de son pays, le poids des valeurs et la richesse d’une relation grands-parents/petit fils. Et puis, il va découvrir que d’autres vivent encore plus mal que lui, son ami Dubochel, lui, il reste en permanence au Centre parce qu’il n’a pas de famille pour l’accueillir.


Et puis, c’est le poids de la culpabilité ressentie par ce jeune garçon qui m’a le plus bouleversée. François n’est pas débile, il se rend compte de la situation et se pose beaucoup de questions auxquelles malheureusement personne ne lui apporte de réponse. J’y ai mesuré toute la détresse de ce jeune garçon.


Enfin, c’est l’absence de dialogue tout simplement qui est la plus marquante. Même les professionnels de l’Institut ne lui parlent pas. Certes, ils le font venir dans leur bureau mais toujours pour lui poser des questions auxquelles, lui, reste inlassablement silencieux.


Ce roman ne fait que 139 pages mais il n’a pas à être jaloux des gros volumes. En si peu de pages (avec parfois seulement quelques mots par page !), Jean-Pierre SPILMONT sait nous faire entrer dans un univers et y toucher du doigt toutes le problématiques. Bravo !


Ce roman est dédié par Jean-Pierre SPILMONT à Daniel ZIMMERMANN, décédé en 2000. J’ai recherché un éventuel lien entre les deux hommes. En réalité, le dernier a écrit en 1987  « Le Gogol » qui décrit l’enfance incomprise par ceux-là même chargés de la comprendre, l’ordre hiérarchique qu’on oppose aux désordres émotionnels des élèves. Un lien tout naturel donc entre le sujet de ces deux romans !


J’ai été un peu longue mais je crois que ce petit livre le mérite bien !


Annie

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