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L'Antre des mots
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21 mars 2011

Un soir de décembre de Delphine de VIGAN

Un_soir_de_d_cembre

Nous connaissions Delphine de VIGAN pour ces romans « No et moi », « Les heures souterraines », cette fois-ci il s’agit de « Un soir de décembre ».


Quelques mots sur l’histoire :


Matthieu a 45 ans, une femme, 2 garçons, un emploi (il travaille pour un catalogue de vente par correspondance). Et puis, un jour, l’envie d’écrire un roman émerge, il se laisse aller, écrit son premier livre, l’envoie à plusieurs éditeurs qui tous veulent le publier. C’est le début d’une aventure, les plateaux de tv, la diffusion d’articles le concernant… ainsi que la réception de maintes courriers d’admirateurs. Mais un courrier pas tout à fait comme les autres arrive dans sa boîte aux lettres, celui d’une admiratrice. Etrange, celui-ci n’arrive pas via un transfert de sa maison d’édition mais directement adressé à son domicile. Il n’est pas signé. Qui peut donc bien se cacher derrière cette correspondance ?  Une certaine Sara qu’il a bien connu avant de se marier et avec qui Matthieu a connu une relation amoureuse toute singulière.


Mon avis :


Bien sûr, vous allez penser qu’il s’agit d’une histoire banale, mais détrompez-vous, sous la plume de Delphine de VIGAN, l’histoire de Matthieu et de Sara est particulièrement originale. C’est avec beaucoup de tendresse, de sensibilité, que l’écrivaine nous relate la vie de cet homme. 


J’ai particulièrement aimé le passage sur le regard qu’il porte à ses enfants : « Il pourrait les regarder comme ça pendant des heures, à leur insu. Souvent, il entre dans leur chambre, le soir, et reste là, assis par terre, il s’approche de leurs visages, écoute leur sommeil, se laisse envahir par cet élan d’amour, cet émerveillement, car rien ne lui a été donné de plus pur, de plus intense, et il voudrait que le temps s’arrête pour ne plus les voir grandir, pour n’avoir jamais à les laisser partir. Souvent il caresse leur jour, lorsqu’ils sont près de lui, dans la cuisine ou sur le canapé, comme s’il devait vérifier, par ce contact, l’incroyable miracle de leur existence. » Un joli texte sur la paternité, non ?


Les personnages sont émouvants, nous vibrons au rythme des évènements, lisons page après page pour découvrir le dénouement de cette histoire. C’est le récit du désir, plus précisément celui de la résistance au désir et les effets induits. Un roman haletant !


Il traite aussi du quotidien d’un écrivain (Matthieu se lance effectivement dans la rédaction d’un deuxième roman), empreint d’exigences (l’isolement, la disponibilité, l‘esprit ailleurs…) parfois difficilement conciliables avec une vie de famille et de jeunes enfants.


Vous l’aurez compris, j’ai été totalement captivée par le destin de cet homme. J’ai commencé ce roman en début de soirée, je n’ai pu me résigner à le lâcher avant la lecture de la toute dernière page (je ne vous dévoilerai pas l‘heure de l‘extinction des feux !). Le pouvoir de Delphine de VIGAN a encore frappé !


Ce roman date un peu puisqu’il s’agit du 2ème écrit par Delphine de VIGAN mais non des moindres puisqu’il a reçu le Prix Saint-Valentin 2006.


Merci Lison pour la découverte de cette petite perle !


Annie

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Commentaires
E
Annie, moi aussi j’ai beaucoup aimé l’atmosphère délicate qui émane de ce roman. <br /> Même (comme tu le soulignes) si l’histoire est ordinaire, je suis complètement d’accord pour dire que c’est précisément la qualité de plume de Delphine de Vigan, sa justesse de ton, la profondeur de ses mots pour parler de désir, d’amour, de chagrin, de fragilité humaine qui gagnent le cœur du lecteur.<br /> J’ai passé un délicieux moment mais trop court….
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