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L'Antre des mots
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19 mars 2011

OLIVIER de Jérôme Garcin

Olivier

 

Olivier était le prénom du frère jumeau de Jérôme Garcin.

A l’âge de cinq ans Olivier fût fauché par une voiture et ne survécut pas à l’accident. Malgré les années, le souvenir de ce frère n’a jamais quitté Jérôme Garcin. Double de lui-même, Olivier a grandi en lui, en même temps que lui. Une présence fantomatique qui lui a donné très tôt le goût de la solitude, et un étrange rapport à l’existence.
Cette singulière cohabitation avec un disparu, Jérôme Garcin nous en fait ici le récit, de l’enfance à sa vie d’adulte. Il remonte d’abord le fil de ses souvenirs, au point de faire revivre un instant leur enfance commune et ces lieux où, ils ont grandi ensemble (Paris, Bray-sur-Seine et Saint-Laurent-sur-mer). Puis il interroge ceux qui ont connu son frère, se heurtant parfois au silence. Mais se souvenir ne suffit pas. Jérôme Garcin aimerait expliquer la présence en lui si permanente de son frère jumeau disparu. Aussi Jérôme Garcin met-il en regard de son expérience intime les grands textes littéraires ainsi que les écrits scientifiques consacrés aux jumeaux. Un jeu de miroir qui lui fournit quelques clés, mais qui ne répond jamais au drame de la disparition de son frère, dont l’expérience détermina sa vie.

 

 

 

47 ans après la mort de son frère jumeau, Jérôme Garcin révèle avec pudeur, l’immobilité de son chagrin, sa détresse, le vide creusé par l’absence de sa moitié.

Tout au long du récit, il s’adresse à Olivier, rêve même qu’il a échappé à la mort, imagine son existence à l’autre bout  du monde et puis qu’ils se retrouvent : « Qu’aurions-nous à nous raconter ? Sommes-nous ce que nous avons fait de nos vies ou ce que, à la naissance la vie a fait de nous ? »

L’auteur interpelle son jumeau, lui dit sa « culpabilité de rescapé » et dans son bilan lui confie ce qui a donné sens à sa vie.

Tout d’abord il y eut Anne-Marie, son épouse qui l’a métamorphosé. « elle m’a épargné de cette maladie dont on peut mourir, le mutisme et sa boule de secrets amalgamés qui grossit avec les années et finit par étouffer »

Puis très vite ses 3 enfants « des oeuvres d’art vivantes » « tous les cinq nous sommes les doigts d’une main caressante »

Sa passion pour son métier de journaliste et la lecture l’ont aussi  apaisé mais Jérôme Garcin, au fur et à mesure qu’il vieillit se sent gagné par  un sentiment croissant d’incomplétude.

Dans sa réflexion, Jérôme Garcin rend hommage à Philippe Forest (auteur de « tous les enfants sauf un »dont billet dans notre blog) qui dans son désarroi face à la mort de sa petite fille  allait même jusqu’à écrire « La longue année où mourut notre fille fut la plus belle de ma vie. Quoi que réserve l’avenir, nous ne serons plus ensemble tous les trois. Cette douceur dans l’horreur nous sera ôtée »

 « Olivier » est un beau  livre émouvant, sincère qui relève de la méditation.

Elise

 

 

 

 

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Commentaires
M
Dans ce récit, J Garcin nous révèle une fragilité indélébile depuis la perte de sa moitié : le frère jumeau.<br /> C'est triste, douloureux, insupportable car le manque de l'être cher est là, à tout jamais.<br /> Mais la plume de l'auteur, pudique, ciselée, sublime sa fragilité et nous donne un beau livre, à lire.
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