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L'Antre des mots
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13 novembre 2010

Le coeur régulier de Olivier ADAM

9782879297460

Elle est mère de deux enfants, Anaïs, 16 ans, et Romain, à peine 14. Son frère, Nathan, est décédé il y a quatre mois dans les environs de Tokyo. On lui fait croire à un accident mais elle, elle est persuadée que son frère s’est suicidé. Très proche de son frère, elle va partir à la dérive, sombrer dans la tristesse. Tout va de mal en pis, son histoire de couple qui, au fond, n’a toujours été qu’apparence, vide d’amour, et puis le travail avec l’annonce de la réorganisation du service et son licenciement. Elle ne va pas pouvoir l’annoncer à son mari, ses enfants. Alors, elle décide de faire « comme si », jusqu’au jour où son mari lui avoue qu’il sait. Elle va découvrir aussi, au gré de ses journées de déambulation, que son mari use régulièrement des services de prostituées, elle ne lui en veut pas, ils ne font plus l’amour depuis si longtemps.


Et puis, un jour, il y a cet appel téléphonique d’une femme qui vivait une relation amoureuse avec Nathan. Elle était enceinte de lui et devait partir le retrouver au Japon pour vivre avec lui. Elle lui remet son billet d’avion, le départ étant prévu la semaine suivante. Elle lui confie que Nathan a écrit un roman qu’une maison d’édition a refusé de publier.


C’est une nouvelle histoire qui commence avec le départ de cette femme sur les traces de son frère.


Bien sûr, avec Olivier ADAM, nous sommes habitués aux ambiances tristes, déprimantes, sombres. Ce roman n’y fait pas exception. 


Le thème du suicide y est largement abordé. Je vous livre une citation à ce sujet : « J’ai toujours pensé que quelque chose me rongeait, une bête, un rapace, j’ai tout fait pour l’abattre, je l’ai noyé dans l’alcool, j’ai voulu l’éteindre dans la rage, j’ai rêvé de vivre à son niveau, rongé, ne tenant plus qu’à un nerf, aiguisé, tranchant, j’ai pensé à y trouver la lumière, la fulgurance, l’intensité, j’ai cherché le grand incendie, le monde de travers, embrasé, déglingué, je n’ai rien trouvé du tout. » 


Mais, Olivier ADAM dit avoir écrit « un livre sur le refus du suicide ». Le parti est donc pris, l’un de ses personnages principaux n’est d’ailleurs autre que Natsume Dombori qui passe ses jours, et ses nuits aussi, au bord des falaises, à interrompre les dernières volontés de ces êtres qui « n’ont rien trouvé du tout ». Cet homme existe et Olivier ADAM a voulu lui rendre honneur dans ce livre.


Pourquoi ce titre ? « Sentir battre en moi un cœur régulier. C’est-ce que je m’applique à faire ici. Même si je n’y parviens pas toujours. Trop souvent, ça bourdonne, et le sang bout, je me sens frénétique et vibrer pour rien, une guêpe piégée par le verre à l’envers. »


C’est un roman sombre, certes, mais l’histoire de cette femme, qui, au fil du roman, cherche à découvrir son frère et déroule, en réalité, le fil de sa propre vie, m’a séduite. C’est aussi les relations entre frère et sœur qui trouvent ici un terrain d’expression. C’est enfin un livre qui porte un regard nouveau sur le suicide et laisse espérer que certaines tentatives pourraient être abandonnées grâce à « une main posée sur l’épaule et la proposition d’échanger quelques minutes ».


Beau roman, du Olivier ADAM, pur crû, donc, choisissez le moment pour le lire !


Annie

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