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L'Antre des mots
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18 mai 2010

Zola Jackson de Gilles LEROY

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Août 2005, au-delà du Mississipi, l’ouragan Katrina s’abat sur la Nouvelle Orléans. Zola Jackson, institutrice, noire, s’organise chez elle pour assurer sa survie et celle de sa chienne, Lady. Cette chienne, c’est le cadeau de son fils pour rompre sa solitude. Elle ne l’abandonnera pour rien au monde, y compris au péril de sa vie.

Zola nous raconte l’évènement, ses angoisses dans l’attente de connaître les premiers effets de l’ouragan, et puis, les éclats de verre et la montée des eaux.

Sa vie est en danger, vous l’aurez compris, et là, elle décide de nous faire une confession et de nous relater son existence, sa rencontre avec un jeune homme blanc qui la séduira et l’abandonnera enceinte, sa vie avec Caryl, son fils, la découverte de son homosexualité, sa maladie et puis sa disparition.

Ce roman est construit comme un témoignage sur cette terrible catastrophe naturelle bien sûr mais aussi sur la société américaine, la discrimination raciale qui devient sociale et urbaine quand toute cette terre, si exposée, est affectée aux plus pauvres (il faut savoir que l’ouragan etsy, il y a 40 ans, avait déjà impacté cette région et que les digues avaient alors été dynamitées pour éviter au quartier français d‘être inondé !), l’homosexualité et le regard d’une mère sur son fils, sa difficulté à accepter « l’autre ».

C’est un roman et pourtant, les propos sont tellement justes que l’on croirait revoir les images télévisées de toutes ces victimes et les entendre parler. Ce livre nous fait toucher du doigt les préoccupations de celles et ceux qui perdent tout, le temps d’un ouragan, d’une inondation, d’un tremblement de terre… et cet attachement à ce qui leur reste : « j’aime ma maison, elle n’est pas bien belle mais c’est la mienne ».

Ce roman est particulièrement émouvant quand elle parle de la relation de son fils : « l’amour qui les unissait, non seulement n’échappait à personne, même pas à la mère aveugle que j’étais, mais il explosait du cadre de la photo, il éclaboussait le monde et le monde en était renseigné, alors, oui, vraiment, je crois que c’était le plus grand amour qu’il m’ait été donné de voir et j’ai craché dessus, cet amour, je l’ai condamné au nom de ce que je méprise le plus, la reproduction, j’ai fait souffrir mon fils pour un principe auquel je ne croyais pas et je ne sais pas, je ne sais quand mon supplice trouvera sa fin ».

Zola restera longtemps, dans mon esprit, une grande héroïque romanesque.

Je vous le conseille !

Annie

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