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L'Antre des mots
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6 décembre 2009

Les voix du Pamano

voix_du_pamano

C'est une saga catalane sur la haine et le meurtre, sur un amour presque monstrueux dont la violence perdure des décennies après la mort, sur une gigantesque falsification de l’Histoire, sur le pouvoir de l’argent dans les mains d’une femme fascinante mais aussi formidablement assoiffée de vengeance. Une vengeance née du terrible été 1936, lorsque la jeune Elisenda Vilabrù voit son père et son frère se faire brutalement tuer par les anarchistes de son village. [...] (Ariane Thomalla, Arte)

Oriol Fontelles est un jeune instituteur, dans un petit village de Catalogne. Un jour de 1944, par lâcheté, il laisse le maire du village et les phalangistes assassiner un jeune garçon. Sa femme ne peut lui pardonner. Sur le point d'accoucher, elle quitte pourtant le domicile et sort de la vie d'Oriol…

Mon avis

Je ne reviendrai pas sur la promotion de ce livre faite par les libraires et plus particulièrement Nicolas Vivès. Je tente donc ici de vous donner mes impressions. Les personnages, ce livre, laisseront une trace dans ma vie de lectrice.

Oriol,  témoin du meurtre d’un jeune garçon est comme « embarqué » dans une histoire qu’il subit. Il deviendra ensuite un héros au gré des circonstances. Qui était-il vraiment ?

Elisenda, femme de pouvoir et d’argent que la haine et la vengeance animent tisse une toile avec les « fils» d’une guerre civile. Les autres habitants du village, eux aussi d’une puissance rare, contribuent à restituer « l’ambiance » des campagnes durant une telle période.     

Les deux extraits de résumé ci-dessus ne vous livrent qu’une partie du puzzle que l’on assemble volontiers créant un suspens digne d’un roman policier. Le lecteur devient actif. Tout le charme de ce livre est dans sa construction qui nous fait avancer de 60 ans dans un même chapitre, dans un même paragraphe voire une phrase. « Jamais cela n'apparaît comme un procédé gratuit destiné à épater la galerie, mais comme un procédé qui s'impose avec naturel et renforce la cohérence interne du roman… ».

Il y a donc différents scénarii et pourtant une impression de continuité de « l’Histoire ». Est-ce pour nous rappeler que tous les « ingrédients » sont toujours là pour que, demain, une guerre éclate ?

C’est aussi le véritable débat de toute une vie, que de savoir quoi faire, comment agir, réagir face aux circonstances immédiates. Est-il parfois trop tard pour redresser la barre ? Comment faire comprendre aux autres, ce qu’ils considèrent comme une faute impardonnable si on ne se la pardonne pas. Mais peut-on tout pardonner ?

Cette dernière phrase me ramène soudain à l’exergue que Jaume Cabré a placé : « Père, ne leur pardonne pas, car ils savent ce qu’ils font. » Vladimir JANKELEVITCH

Cette citation prend alors tout son sens avec un retentissement indéniable après la lecture de cette oeuvre.

Enfin le Pamano est une rivière située en contrebas du village, seuls certains villageois entendent son murmure…

Annie (d) me l’a prêté, je cours l’acheter, car je sais que je vais le relire. C'est assurément mon coup de coeur de l'année.

Brigitte

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