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L'Antre des mots
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27 septembre 2009

Shantaram

shantaram_1_Gregory David Roberts

Australie 1980. Lin s'évade de prison, et atterrit sous une fausse identité dans les rues fourmillantes de Bombay, où il espère disparaître. Il pénètre peu à peu le monde secret de la «ville dorée » où se côtoient prostituées et religieux, soldats et acteurs, mendiants et gangsters. Fugitif sans famille, Lin cherche inlassablement à donner un sens à sa vie, d'abord en improvisant un dispensaire dans un bidonville, puis à l'échec de celui-ci en faisant ses premières armes dans la mafia de Bombay. Cette quête le conduira jusqu'à la guerre, à la prison et ses tortures, et à une série de trahisons sanglantes. Puis à la rédemption, enfin. Mais les clés du destin de Lin se trouvent entre les mains de son mentor, Kader Khan, parrain de la mafia, à la fois criminel, saint et philosophe, et surtout de Karla, femme mystérieuse, belle et dangereuse dont Lin tombe follement amoureux.

Ce roman épique nous plonge dans une Inde fascinante et marque l'entrée en littérature d'une voix extraordinaire.

Mon avis

Roman qui suscite le respect tant pour le personnage principal que pour son auteur qui s'inspire de faits réels et en partie autobiographique. On découvre l'Inde, sans doute dans ce qu'elle a de plus beau : la solidarité et la joie de vivre des habitants des bidonvilles, «  l'Inde du cœur ».  Cela ne masque pas la dureté de la vie    des pauvres et  l'issue que certains ont trouvée pour s'en sortir : la mafia. Lin est un personnage très attachant, qui s'investit pleinement dans la  vie du bidonville. Il se laisse surprendre par des actes et des émotions fortes qui lui permettent de lier des amitiés solides. Il trouve le père qui lui a manqué dans la personne de Kader Khan, dont les raisonnements philosophiques et la religion viennent perturber notre vision d'un parrain de la mafia. Il trouve toujours une justification à ses crimes : « De mauvaises choses, pour de bonnes raisons ». 

C'est un roman où le coeur de l'Inde palpite, l'individualisme n'est pas à l'ordre du jour.

Enfin, c'est aussi une histoire d'amour avec le personnage de Karla dont l'histoire personnel nous  est livré peu à peu

Roman profond et riche d'enseignement que les 870 pages ne doivent pas rebuter. On est comme envoûté par l'atmosphère  de ce livre et la vie intérieure des différents personnages.

Si je ne suis pas assez convaincante, vous trouvez ci-dessous une critique du monde du 6 avril 2007 (Jean Soublin) qui me convient bien :

C'est plus qu'un livre : une immense ambition soutenue par un talent considérable. Au catalogue des thèmes explorés, la tradition figure avec la trahison, à côté de l'abnégation et du sacrifice. La culpabilité côtoie la violence, celle qu'on inflige et celle aussi qu'on subit. Le sentiment amoureux rencontre la foi religieuse, enfin l'amour du prochain nous guide vers la métaphysique et vers Dieu, ultime et parfaite complexité. On trouve décidément de tout dans ce vaste roman. On pourra même - et c'est manifestement le dessein de l'auteur - s'y trouver soi-même. Tout ceci contenu dans une narration concrète, rythmée, linéaire, sans dissertations ni retours en arrière : il se passe toujours quelque chose et ce quelque chose a presque toujours une résonance profonde qui touche l'être et la gamme de ses sensations, du comique au divin, en passant par le sépulcral...
C'est le passé qui défigure le présent et qui démolit l'avenir. Et c'est l'amour et le sacrifice, au présent, qui permettent à l'homme de s'apaiser.

Brigitte

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Commentaires
E
Combien de fois ai-je pris ce livre, l'ai ouvert, feuilleté et devant ces 900 pages en tout petits caractères, l'ai reposé...<br /> <br /> Pourtant les premières lignes m'ont accrochée et au fil des pages, je me suis retrouvée avec un réel plaisir dans l'ambiance indienne si bien reproduite par une description méticuleuse des personnages, des rues, des bidonvilles, des odeurs, des couleurs.<br /> <br /> Ce roman dense au rythme dynamique parle de l'exil, de la vie dans les bidonvilles, la survie dans les prisons, de la mosaïque des cultures, de la violence, de la corruption, de la mafia mais la fraternité est omniprésente. <br /> <br /> <br /> <br /> «Deux cents langues différentes, et un milliard d'habitants, c''est comme ça que nous arrivons à faire tenir ce pays de dingues, avec le coeur» <br /> <br /> «L'Inde c'est le coeur. C'est le coeur qui nous maintient ensemble»<br /> <br /> <br /> <br /> Les guerres des gangs m'ont un peu moins captivée, en revanche les diverses réflexions sur la haine ou le pardon, le bien et le mal et l'humanité qui se dégage de ce récit m'ont plue.<br /> <br /> Je partage la remarque de Brigitte «roman profond et riche d'enseignement» et merci pour son invitation à la lecture de ce beau roman d'aventures.
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