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L'Antre des mots
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9 mars 2009

Le paradis - un peu plus loin de Mario Vargas LLOSA

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Pour ceux et celles qui souhaitent tout connaître de la vie de Floria Tristan et de Paul Gauguin, je vous conseille le livre de Mario Vargas LLOSA : « le paradis, un peu plus loin ».

Tout comme moi, peut-être vous posez-vous la question du ou des liens entre ces 2 personnages qui ont marqué notre histoire.

Et bien, tout d’abord, il s’agit d’une filiation naturelle, en effet, Floria Tristan n’était autre que la grand-mère maternelle de Paul Gauguin. Autre point commun, leur soif de découvrir des pays lointains, Floria Tristan a souhaité découvrir le Pérou alors que Paul Gauguin, lui, s’est orienté vers la Polynésie. Tous deux étaient avant-gardistes, Floria Tristan était une militante féministe du 19ème siècle et une révolutionnaire, elle parcourra la France à la rencontre des ouvriers pour les inciter à lutter pour obtenir de meilleures conditions de travail et la reconnaissance de leurs droits. Lui, né 100 ans plus tard, perturbait le monde artistique en peignant le corps de Polynésiennes dont le physique ne ressemblait pas aux modèles français métropolitains, dans une nudité déplacée pour l’époque. Tous deux quitteront leur famille, conjoint et enfants, pour aller au bout de leurs rêves et mener leur vie. Malheureusement, ils mourront tous les 2 de maladies incurables qui les feront terriblement souffrir et disparaîtront loin de tous.

Ces 2 êtres exceptionnels étaient porteurs d’espoir, ils s’évertuaient à montrer à leur entourage que le Paradis se trouve toujours un peu plus loin. Ils vivaient à l’époque des grandes utopies, politiques pour l’une et artistiques pour l’autre.

J’ai aimé ce livre pour tout son apport historique. J’ai beaucoup apprécié les valeurs défendues par cette femme exceptionnelle qu’était Flora Tristan. Victime d‘un mariage arrangé, à la naissance de son 3ème enfant, elle décida de prendre son destin en main et de se lancer dans la promotion de la lutte ouvrière. Lesbienne, elle abandonnera son amie, Olympe, au profit de son combat. L’intérêt général était plus fort que son intérêt particulier. Elle mena son combat loin de ses enfants et eut une vie que seules les convictions guidaient. Au lendemain de la journée internationale de la femme, on prend conscience du chemin parcouru grâce à de telles femmes.

Son destin est d’ailleurs à rapprocher de Harvey Milk, cet homosexuel américain, prêt à sacrifier les siens pour leur offrir un monde meilleur. Je suis toujours très impressionnée de voir ces gens se battre, des citoyens « extraordinaires » qui mènent des combats totalement fous (à l’époque où ils les mènent), parfois au péril de leur vie, pour faire évoluer la société.

J’ai beaucoup moins apprécié la personne de Paul Gauguin qui était une offense permanente à la morale, se faisait attribuer des jeunes fille polynésiennes de 14 ans pour devenir ses femmes, leur faisait un enfant et puis fuyait. Amoureux des femmes, il avait de nombreux vices et appréciait tout particulièrement les photos pornographiques dont il décorait les murs de ses maisons. Il finit sa vie dans un état de répugnance inimaginable. Malade de la malaria, ses jambes étaient couvertes de pustules suintant qu’il faisait soigner par ses épouses, la dernière décida de l’abandonner, incapable de supporter tant la vue que l’odeur générées par son état de santé. Il mourra loin de toute présence féminine.

Vous l’aurez compris, ce n’était pas une lecture « plaisir » comme certains romans peuvent nous l’offrir mais plutôt une lecture instructive qui m’a permis de beaucoup apprendre sur ces 2 êtres tout à fait exceptionnels.

Si le cœur vous en dit…

Annie

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Commentaires
F
C'est le terme que Vargas Llosa utilise en espagnol.Il s'agit de la syphilis et non de la malaria.<br /> Bien à vous,<br /> F
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