Les accommodements raisonnables de Jean-Paul DUBOIS

Paul STERN, Toulousain, la cinquantaine, vit avec une femme qui sombre dans la dépression, Anna. Deux évènements vont se produire simultanément, la mort du frère de son père tout d'abord et la proposition d'un studio de cinéma d'aller jouer le french script doctor à Hollywood. Ces 2 évènements vont chambouler sa vie et surtout l'approche qu'il s'en faisait.

Son père, longtemps étouffé par feu ce frère, va découvrir une nouvelle jeunesse à l'approche de la mort, sa femme, qu'il va quitter pour aller travailler aux Etats-Unis va trouver suffisamment de forces pour se faire interner et bénéficier d'une cure de sommeil d'un mois. Les êtres chers qu'il croyait connaître révèlent une autre nature, celle qui était cachée et qui, dans un contexte particulier, va s'exprimer dans toute sa grandeur.

J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre (je l'ai lu d'une traite, c'est vous dire !).

J'ai été très sensible à la description de la dépression de cette femme et du statut d'impuissant de l'entourage familial. J'ai beaucoup aimé également l'approche de la mort et les prises de conscience qu'elle peut générer. Enfin, s'il en était besoin, il démontre que nous ne connaissons jamais l'autre qui peut, dans des circonstances spécifiques, muter et se révéler totalement différent et imprévisible.

C'est psychologiquement parlant évidemment très riche et ce livre laissera des traces, c'est sûr.

Je vous livre une citation à méditer :

"Mon esprit semblait avoir gelé. J'avais le plus grand mal à envisager les conséquences de la décision d'Anna et à admettre que, après avoir passé tant d'années côte à côte, nous étions à ce point distants qu'il ne nous était même plus naturel de nous enlacer en un moment pareil".

A découvrir

Annie

Comments

[Elise]

J'ai beaucoup aimé "les accomodements raisonnables" de Jean Paul Dubois et son roman m'a fait penser à cette phrase pertinente (dont j'ai oublié l'auteur!)
"on ne se quitte guère soi-même. On s'emporte avec les bagages quel que soit le voyage"
En effet, Paul fuit son échec personnel, une vie qui n'a plus de sens pour un autre univers où, malgré les "paillettes" le désespoir occupe une place majeure.C'est un roman plein de bon sens et de finesse, tragique et drôle, dans lequel l'auteur a un regard lucide sur ces arrangements sournois que tout à chacun fait avec lui-même pour adoucir le quotidien et parfois tenir debout.